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Bénédictins-Abbaye Notre-Dame de Fontgombault

Présentation

La recherche de Dieu dans une prière continuelle est la fin de la vie monastique. Cette prière du moine trouve son expression la plus haute dans la liturgie, service divin par excellence, qui a son centre dans le saint sacrifice de la messe et s’épanouit dans les Heures du jour et de la nuit. Le cursus bénédictin est suivi à Fontgombault de la manière suivante: 5h15 Matines et Laudes suivies des messes lues. 8h15 Prime. 10h Tierce et Messe conventuelle chantée. 12h50 Sexte. 14h35 None (15 h le dimanche). 18h Vêpres (17 h, les dimanche et fêtes). 20h40 Complies. En dehors de l’Office divin auquel est consacrée la meilleure part, le moine s’emploie à la “lectio divina” et au travail manuel. La lectio divina est l’étude de la Sainte Ecriture et de la spiritualité monastique, étude proche de la méditation et qui s’épanouit en prière. Loin de se soustraire à la loi du travail manuel, le moine s’y soumet dans une obéissance aimante à la volonté de Dieu. Au cours des siècles, les moines ont d’ailleurs souvent rappelé à leurs contemporains la noblesse du travail qui prolonge l’oeuvre créatrice, constitue un procédé d’ascèse, et permet de subvenir aux besoins de la communauté et du prochain. Le travail manuel occupe les moines après None, parfois aussi après la messe conventuelle, dans les ateliers, au jardin ou à la ferme. Les Frères convers s’y adonnent davantage que les moines de choeur, environ 6 h. 30 par jour ; ils remplissent au monastère des tâches qui demandent plus de continuité et de formation professionnelle. Vrais moines par leur profession, mais n’étant pas appelés au sacerdoce, ils ne sont pas tenus à tous les Offices au choeur. Fraternelle, la vie bénédictine est séparée du monde par la retraite : le silence, la clôture et la stabilité ont pour but de favoriser la recherche de l’Unique Nécessaire, alors que l’agitation et les bruits du monde ne peuvent que nuire au recueillement de l’âme. Cependant St Benoît a pourvu à l’exercice de la charité fraternelle à l’égard des fidèles à travers le devoir sacré de l’hospitalité : « Tout hôte qui survient sera accueilli comme le Christ, puisque lui-même doit dire un jour : “J’ai demandé l’hospitalité, et vous m’avez reçu”… » Sainte Règle, Chapitre LII L’hôtellerie interne, réservée aux hommes, est doublée dans la “cité” toute proche (ancienne résidence des ouvriers qui travaillaient à la fabrique de boutons qu’a abrité le monastère avant sa reprise par les Trappistes) par des maisons particulières aménagées pour les familles. “Autant que possible, le monastère doit être installé de telle sorte qu’on y trouve tout le nécessaire, c’est-à-dire de l’eau, un moulin, un jardin, et les divers métiers qui s’exerceront à l’intérieur de la maison, afin que les moines n’aient pas besoin d’aller çà et là au dehors, ce qui ne convient aucunement à leurs âmes”. Sainte Règle, Chapitre LXVI. Dans le choix de Fontgombault, les premiers moines ont su réunir les éléments essentiels requis par St Benoît et depuis les trente dernières années, le moulin d’autrefois est devenu le siège d’une centrale électrique qui alimente le monastère en courant et en source de chauffage. La vie bénédictine est cénobitique ; les moines tendent vers Dieu dans l’union des biens et des âmes, selon le modèle de l’Eglise de Jérusalem où les “saints n’avaient qu’un coeur et qu’une âme, et nul ne disait sien ce qu’il possédait, mais tout était commun entre eux.” (Actes). Le monastère, étant une “école du service du Seigneur” (Règle de S. Benoît), ne peut se passer d’un maître : c’est l’Abbé, qui tient pour les moines la place du Christ. Il est le pasteur qui gouverne la communauté. Elu par les moines, mais élu à vie, il est vraiment le père de la famille monastique, et c’est ce qu’exprime son nom d’Abbé. Le Père Abbé actuel de Fontgombault est le quatrième depuis la restauration de la vie monastique par Solesmes, en 1948. Le premier fut Dom Edouard Roux, abbé de 1953 à 1962, après avoir été prieur de la fondation. A sa mort, Dom Jean Roy lui succéda jusqu’à son décès prématuré à Rome, en 1977 : il fonda les monastères de Randol et de Gricigliano. Dom Antoine Forgeot a fondé les monastères de Triors, Gaussan (devenu Donezan) et Clear Creek aux Etats-Unis. Après 33 ans d'abbatiat, il a démissionné en 2011. En 2013, un essaim de 13 moines a été envoyé à l'abbaye Saint-Paul de Wisques (Pas-de-Calais) afin de permettre à la vie monastique de se poursuivre en ce lieu.

Historique

Au Xe ou XIe siècle, un ermite du nom de Gombaud s’établit dans une grotte de la rive gauche de la Creuse, auprès d’une fontaine qui s’appellera dans la suite la “Font-Gombaud”. A la fin du XIe siècle l’ermitage devint une communauté sous la direction de Pierre de l’Etoile qui, en 1091, fonda sur la rive droite un monastère bénédictin. Pierre de l’Etoile établit sur un plan grandiose les fondements de l’abbaye dont il resta l’Abbé jusqu’à sa mort en 1114. Sa tombe est conservée dans la nef de l’abbatiale. La construction de l’église se poursuivit après lui et le choeur put être consacré en 1141. L’église fut achevée au début du XIIIe siècle. L’élan que Pierre de l’Etoile avait imprimé à l’abbaye devait se traduire par deux siècles de ferveur et de prospérité. Au début du XIVe siècle, la vie monastique perdit à Fontgombault de son ancienne pureté : les charges étaient érigées en bénéfices, en opposition avec l’idéal bénédictin. Vint la guerre de Cent Ans. Le Berry était un théâtre d’opérations ; l’abbaye s’entoura de fossés et de murailles. La partie occidentale de la nef fut aménagée en forteresse. On date de cette période le premier incendie de l’église. Au XVIe siècle, un nouveau fléau s’abattait sur l’abbaye : la Commende. Trop souvent les abbés commendataires choisis par le roi et non par les moines se montraient plus soucieux de toucher les revenus de l’abbaye que de pourvoir au spirituel. En août 1569 l’abbaye fut investie par les Calvinistes : incendie des bâtiments conventuels et de l’église, ruine du clocher et de la nef, destruction des archives. L’église devint inutilisable ; les quelques moines qui formaient la communauté célébraient la liturgie dans une chapelle du croisillon. A la fin du XVIIe siècle l’abbaye connut une restauration générale sous le priorat de Dom Nicolas Andrieu : choeur, dortoir, réfectoire, cloître… A sa mort, en 1705, la communauté avait retrouvé, avec la ferveur, un effectif régulier. Après Dom Andrieu, la régularité se soutint quelque temps mais les vocations tarirent bientôt. Les derniers moines se retirèrent en faveur des Lazaristes, puis des Sulpiciens. La Révolution consacra la ruine du monastère, qui fut vendu comme Bien National. L’abbatiale devint une carrière de pierres et ses ruines un but de promenade. Sur l’initiative d’un prêtre du diocèse de Bourges, l’abbé Lenoir, des Trappistes de Bellefontaine (1849), puis de Melleraye (1853) s’installèrent à Fontgombault. Pendant quarante ans l’abbé Lenoir anima les restaurations : chevet, transept (1849-1857), nef (1889-1899). La consécration de l’église, fixée au 5 octobre 1899 fut, au dernier moment, interdite sur l’ordre d’un ministère sectaire. Les Trappistes durent se disperser en 1903. De 1914 à 1918, l’abbaye servit d’hôpital pour les blessés de l’armée belge. En 1919, s’ouvrait dans une partie des locaux le petit séminaire Saint-Martin, dépendant du diocèse de Bourges.

Présence

La vie monastique fut restaurée en 1948 par un groupe de moines venus de Solesmes. C’était le quinzième monastère dont s’enrichisssait la Congrégation de Solesmes, érigée en 1837 par Dom Guéranger. Le monastère fut érigé en abbaye le 15 août 1953 ; et le 5 octobre 1954, l’église reconstruite fut enfin consacrée.

Coordonnées

Adresse :
Abbaye Notre-Dame de Fontgombault 36220 Fontgombault

Tél : 02.54.37.12.03